transatlantique
- cestpartipouruntour
- 9 déc. 2014
- 2 min de lecture
Voyager c'est l'abandon au quotidien.
Nous laissons les rues ensablées et la moiteur étouffante
pour des avenues peignées aux bouquets d'arbres réguliers.
Mais toujours les taxis.
Nous quittons la solitude des chapelets de villages de la brousse
pour des cafétarias-glaciaires aux tables mélaminées, toutes branchées au Réseau Mondial.
Mais toujours ces regards étonnés.
Nous passons de la triplette de thé, sirop brulant qui cadence les palabres
au maté du matin, âpre et stimulant.
Mais toujours ces partages.
Désormais les charettes ont fait place aux pick-ups, aux abonnés de la route et aux tracteurs derniers-cris
les lames des moteurs remplacent le bruit des petites mains qui coupent, frappent et arrachent sans relâche.
Mais toujours ce soleil.
Nous délaissons les immenses platrées de riz qui collent aux mains et s'avalent en silence complice
nous passons aux pizzas filantes englouties sur le coin d'une table et aux asados qui embaument de midi à minuit.
Mais toujours ces invitations.
Voyager, c'est nécessairement retrouver.

Viajar es el abandono cotidiano
Dejamos las calles arenosas y la humedad sofocante
para avenidas peinadas de ramos de árboles regulares.
Pero quedan los taxis.
Abandonamos la soledad de la ristra de pueblos de la sabana
para las cafeterías-heladeras de mesas melamínicas, conectadas todas a la Red Mundial.
Pero quedan esas miradas asombradas.
Pasamos de las tripletas de té, jarabe ardiendo en la garganta al compás de las palabras
al maté áspero y estimulante de la mañana.
Pero queda el compartir.
En adelante los carros han dejado paso a los pick-ups, a los abonados a la carretera y a los tractores última generación
las hojas y los motores sustituyen el ruido de las manitas que cortan, machacan y agarran sin parar.
Pero queda el sol.
Dejamos las inmensas calabazas de arroz que pega a las manos y se tragan en un silencio cómplice
pasamos ahora a las pizzas derretidas, engullidas en un rincón de mesa, y a los asados que perfuman el aire del mediodía a la medianoche.
Pero quedan esas invitaciones.
Viajar es necesariamente encontrar de nuevo.

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