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terre d'Asie

  • cestpartipouruntour
  • 24 nov. 2015
  • 5 min de lecture

Et bien finalement le Nord du Portugal et les villes boliviennes resteront en tête de notre "classement" des endroits où il ne fait pas bon être cyclotouriste. De réputation et à première vue, le traffic thaïlandais est dense, chaotique, imprévisible et nous devrions rapidement rendre la petite reine pour le scooter voire le touk-touk. Étrangement pourtant lors de notre traversée, ni coups de klaxon, si ce n'est pour faire fuir les chiens affalés sur les routes, ni dépassements intempestifs, ni frôlement dangereux, mais des "sawadee krap" (bonjour en thaï), des sourires, des attentions et quelques bras tendus chargés de bouteilles d'eau ou de beignets à la banane. "Imagine all the people living life in peace ", Lennon faisait référence sans aucun doute au peuple thaï. Cette zen attitude nous conforte dans l'idée qu'il est bon de voyager pour se construire sa propre opinion et faire sauter cette réputation qui rôde sur la toile de championne du monde de l'insécurité routière...

Débarqués sur le continent asiatique à Bangkok, la transition culturelle se passe en douceur: la capitale a des allures occidentales et d'autres plus exotiques: marchés achalandés de toutes sortes, temples surchargés de dorures, bouddhas dans toutes les positions, moines en quête tout d'orange vêtus, fleuve surchargé de barges en transit et... une chaleur humide à me liquéfier le cerveau. Il fait chaud toute l'année en Thaïlande selon le guide, un peu moins les mois d'hiver (ah bon?!) Un peu comme au Sénégal, plusieurs jours d'adaptation nous serons nécessaires.

Nous nous dirigeons vers le Nord pour rejoindre Vientiane, la capitale du Laos, un mois plus tard, et nous entrecouperons notre avancée d'une dizaine de jour avec mes parents venus nous rendre visite (et oui encore, on est gâtés !). Ici, on roule à gauche et passé les premiers km à s'habituer et à essayer de cohabiter avec les scooters très nombreux sur les accotements, l'esprit devient plus libre d'apprécier ce que l'on voit.

Première constatation: le tout à la voiture. Les chemins de terre sont asphaltés pour permettre à tout le monde d'accéder n'importe où facilement, en ville l'espace public est entièrement dédié aux véhicules motorisés et les maigres trottoirs sont pris d'assaut par les étals des magasins ou les vendeurs ambulants. La place du piéton est effacée, la marche est en voie d'extinction. Lorsque deux entrées à une curiosité touristique sont proposées au visiteur thaïlandais, ce dernier prendra toujours le plus court chemin, une réalité que nous avons pu vérifier lors de la visite d'un temple kmer.

Deuxième constatation : personne ne mourra de faim en Thaïlande! En rue, dans les bus ou dans le train, la nourriture est partout et pour notre plus grand bonheur, enfin presque. Car lorsque des brochettes nous passent sous le nez, c'est l'air douteux que mon père refusera d'y goûter ! Pad thaï (nouilles sautées) ou khao pad (riz sauté) les jours sans risques, on pointe du doigt une ligne en thaï sur le menu les jours de relâche, avec plus ou moins de réussite. Quant à amener du picant dans nos vies, invariablement nous demandons "no spicy, no spicy"!

Le traffic diminuant à mesure que l'on s'écarte de Bangkok, c'est muni de notre application gps Osmand recherchant les meilleurs tracés vélo que nous nous enfoncons dans la campagne profonde toute ou presque cultivée, celle qui voit se mélanger rizières, cultures de canne à sucre, arboriculture fruitière, maraichage,... l'agriculture en général est la principale source de revenu

en Thaïlande.

Les gens habitent encore des maisons traditionnelles en bois sur pilotis. L'espace clos est surélevé d'un étage sous lequel on cuisine, on mange, on se repose dans les hamacs et, quand passe un curieux attirail surmonté d'un "farang" à la peau blanche, on le salue de grands gestes. Nous les saluons en retour et entamons parfois une conversation lorsqu'on a la chance de tomber sur le prof d'anglais de l'école du village.

En rase campagne, on retrouve comme partout ailleurs les affiches "Bike for Dad", publicité visant à célébrer la loyauté et la générosité du roi lors d'une manifestation à vélo le 11 décembre prochain. On se demande cependant où ils vont aller les chercher car les bécanes ont ici embarqués un moteur et les seuls usagers restants sont les petits jeunes, ceux qui rêvent d'une future moto et les vieillards. Rangez-nous dans la catégorie qui vous plaira!

En attendant nous partons découvrir le pays en bus et en train, pour changer de vitesse, c'est que mes parents sont venus nous rendre visite, enfin plutôt, on la fera ensemble. Nous aiguisons nos papilles sur des plats savoureux, nous nous perdons dans une ville-rue sans fin jusqu'à ce qu'un Ecossais nous repêche, nous savourons le train thaï et son rythme... bucolique et quand vraiment on ne veut pas tenter la soupe sur-épicée, on tombe sur des rassurants Cornetto, l'unique écart à cette cuisine hyper diététique. Bref 10 jours de crapahutages en terres inconnues dans des villes spécialement choisies pour leur délicieuse combinaison de patrimoine culturel et relatif désinterêt de la foule touristique. Nous atteignons alors le Mékong, frontière aqueuse aux flots boueux, et passons notre dernière nuit à scruter les lumières ténues du Laos voisin depuis notre paisible terrasse. Ce soir-là, même les moustiques nous ont oublié. Puis le trains s'éloigne, les parents rejoignent Bangkok, et nous, beh nos vélos.

Plus de 110 km nous attendent car ce soir nous logeons au centre de recherche environnementale Sakaerat où Taksin, le directeur, accueille des chercheurs internationaux, des étudiants thaï mais aussi les backpackers et cyclistes de passage. Dans cet havre de paix, connu mondialement pour sa concentration en vipères et autre cobra royal, il nous met à notre disposition un lit, une salle de bains et l'accès au buffet matin, midi et soir moyennant en échange de quelques heures de notre temps à la cuisine.

Encore sous le charme de la sérénité qui règne dans ce centre, nous ne nous attardons pas plus longtemps et filons plein nord vers le Laos afin de l'atteindre dans les délais. 9 jours à rouler dur mais confortablement, car la Thailande offre des conditions somme toutes idéales pour un séjour vélo à budget réduit: relief absent, nourriture délicieuse à tous les repas, massage thaï après l'effort (pas tous les jours je vous rassure) et "resort" pour la nuit -, sorte de motel excentré propre, récent et avec salle de bains privée, le luxe, le tout pour une vingtaine d'euros par jour et pour nous deux! Que demander de plus!? Une arrivée au soleil couchant sur le Mékong peut-être...mythique, mystique et plein de moustiques!

Nous aspirons à vous inspirer!

 
 
 

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