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dernière ode aux côtes

Peut-être est-ce la première cycliste Warm-shower que nous accueillons

Peut-être est-ce le cap des 2 ans de la date du départ que l'on vient de franchir déjà,

Peut-être est-ce ce bébé, tous les jours un peu plus parmi nous,

Peut-être est-ce le besoin de se refaire un nid,

Peut-être...

Toujours est-il que ce sentiment de retour nous imprègne peu à peu, comme ces odeurs parfois agréables, parfois sirupeuses, qui nous bercent lorsqu'elles ne nous tétanisent pas soudain lorsqu'un flash nous traverse "Où sommes-nous encore? Que faisons-nous ici?".

Puis tout redevient calme, on sait pourquoi et pour qui nous sommes revenus ici. Pourtant le déictique n'est pas toujours clair, à défaut de maison. Un jour nous vivons à Namur, un jour à Nothomb, plus tard à Bruxelles, d'une famille à l’autre. Et oui, nous faisons partie de ceux qui retournent un peu auprès de la parenté pour se remettre à flot et surtout ne pas rentrer directement dans ses vieilles pénates, ça nous aurait coupé le souffle (oui, le peu qu'il me reste).

Car parlons-en, le retour au bercail, c'est tout, sauf un "backward" soudain, on ne revient, heureusement, jamais tout à fait les mêmes. Et cela se marque sur nos corps. Tout à coup nous arrêtons le pédalage presque quotidien mais l'appétit, lui reste là. Fini le grand air, le vent, le froid et le soleil 12h par jour. Ce qui nous manquera surtout les premiers mois c'est justement cette vie au grand air et le contact avec la nature, qui nous rassure et simplement fait sens. Cela nous indique les saisons, la météo, l'heure qui passe, les cultures des régions traversées. Nous ne pourrons plus nous en passer. Ce n’est pas pour rien que le nouveau projet qui nous anime nous voit dehors, par tous les temps et dans des écosystèmes naturels, la permaculture continue à nous enthousiasmer et nous comptons vous en faire part peut-être via un nouveau blog plus tard. Evidemment, certaines choses nous manquent moins, n’oublions pas le froid subi le dernier mois de voyage, et dans le même registre, la pluie d’hiver, les chiens aboyeurs-poursuiveurs ou les courses quotidiennes répondant au sempiternel critère du sain-bon-pas cher.

D’aucuns s’amusent à nous demander : alors qu’est-ce que vous avez appris pendant ce voyage ? Euh là, tout de suite, en deux phrases ? On aura bien besoin des 15 prochaines années pour laisser décanter tout ça. Bon, si vous insistez, je me lance dans une première conclusion hasardeuse qui serait, l’acquisition (pourvu que ça dure) d’une certaine lucidité positive. Il semblerait que les astronautes, une fois dans l’espace, ne se lassent pas de contempler la planète bleue de loin, et bien je dirais qu’un sentiment similaire nous anime. Quand bien même nous n’avons vu que quelques pays, et encore, nous n’étions qu’un fin trait sur une carte, le parcours à la fois lent et rapide de la bicyclette nous a permis de contempler. D’observer des gens, des rues, des boutiques en tous genres, des champs, des fleuves, des herbes et des arbres, des cultures et des cailloux, des océans et des montagnes. Mais au-delà de ce qu’on a pu voir et déduire de ce film mouvant si différent jour après jour, il y a tout ce qui nous a été conté, ce que l’on a vécu, et, répétons-le, les gens merveilleux que nous avons rencontrés dans chaque pays. Surtout, ceux réputés « les pires ». Et c’est précisément toutes ces personnes, leur joie et leur mode de vie qui nous font dire que le monde tourne, que des milliers de micro-projets durables, respectueux de la nature et des hommes voient le jour. Juste rappeler, en passant, que l’humain est un animal qui, en général, nous veut du bien.

mille merci

Merci donc à toutes celles et ceux qui nous ont guidés et accompagnés, qui nous ont encouragés et nourris, qui nous ont expliqué et montré, qui nous ont hébergés et choyés. Et puis merci à vous pour vos encouragements et votre présence indispensable à travers vos écrans !

Que faire pour rendre tout ce que l’on a reçu ? Recevoir, héberger et encourager les cyclos de passage, ça c’est évident et nous nous réjouissions de le faire déjà après quelques mois de voyage. Mais il y a ce partage nécessaire, avec des voyageurs, des curieux et des sceptiques en espérant que notre expérience leur serve ne fusse qu’à enfourcher leur bicyclette et à voir qu’après une belle côte, il y a toujours une magnifique descente et, pas si accessoirement que ça, comprendre que là-haut on a, bien souvent, une perspective… différente.

Alors, est-ce que cet article sera le der des ders ? Non, on ne vous lâche pas de si tôt ! On aimerait vous faire part de nos feed-back concernant le matériel, les bons plans, des idées de visites en dehors des sentiers battus, quelques recettes,... Car à vous le tour de partir !

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