tandis qu'on les poursuit
- cestpartipouruntour
- 9 juil. 2015
- 2 min de lecture
Parce que la famille nous y a invité, parce que c'était l'occasion de fêter nos (beau/belle) frère-soeurs et puis de retrouver la tranquilité de la ferme. Coup d'oeil fugace sur la Belgique-mère, retrouvaille des amis qui s'éparpillent, avant-goût d'un retour ou revisite d'un départ. Dix-huit jours en Belgique au milieu d'un tour du monde, c'est tout ça.
Pourtant reprendre la route fut assez facile, car on s'envolait vers un pays un peu connu et qui nous avait enchanté, le cousin canadien. A priori pas de montagnes sèches et rocailleuses comme en Bolivie, pas d'épicerie péruviennne minuscule où le thon côtoie le riz qui côtoie les nouilles ramen qui côtoient les biscuits chocolatés et du coca, point. Mais bien un endroit dompté, organisé selon une logique de rentabilité, comodité et plaisirs, du connu donc.

En effet, la ville rutile, on retrouve d'amples avenues presque à s'y perdre, des pistes cyclables ergonomiques, de beaux gazons bien tondus où trônent de grosses voitures au repos. Les maisons sont larges, blanches, en bois, fraichement peintes et pleines de vitres. Tout ça brille le confort et l'espace. Le lendemain matin de notre arrivée à Vancouver, nous reprenons le bicycle pour flâner jusqu'au dowtown. Le long de la plage, les corps blancs et musclés cuisent déjà au soleil, les fixies courent les rues, ces vélos classement dépouillés pour un air de simplicité chic, des jeunes courent, eux, au travail pendant que d'autres trainassent sur les trottoirs.

A côté des tours de verre, les arbres du Stanley Park ont été épargnés, c'est un petit poumon vert sur l'eau où l'on tombe nez à nez avec un rameau de totems indiens ostentatoirement cachés dans la promenade verte de la riche capitale de la côte ouest. Tout un symbole.

On prend la direction du sud-est pour un temps. D'abord celui de connaitre ce bout de pays au travers Thuong et Bruce. Le hasard Warmshower, ou serait-ce celui de la Vie, nous fait donc connaitre ce couple très amitieux. Lui, amant du français, se prépare à pédaler en Europe, elle termine le deuxième tome de ses mémoires. Entre ses études, voyages et emplois, elle a connu la Chine de ses origines, le Vietnam où elle est née, la France pour un temps, puis le Canada dans tous les sens et dans toutes ses langues. Serait-ce ça la North American experience ?

Les uns sont partis en lune de miel, les autres plient bagage pour les grandes vacances sur la route du soleil en famille, en couple, en solo, d'autres encore attendent patiement l'oisillon qui agrandira la famille. Alors que nos roues tournent, le monde ne se transforme pas, il n'évolue même pas, chacun avance, c'est tout.

“La sagesse suprême est d'avoir des rêves assez grands pour ne pas les perdre du regard tandis qu'on les poursuit” W. Faulkner
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