délices au pays des merveilles
- cestpartipouruntour
- 22 avr. 2015
- 4 min de lecture
Nous ne savions vraiment pas quoi. On nous avait annoncé le meileur, alors que d'autres nous avaient présagé le pire. Certains nous avaint aussi parlé de poulet au goût de poisson, dû à son alimentation, et de riz farineux quotidien. Encore une légende de backpackers, car la gastronomie péruvienne est savoureuse et peut raisonnablement être divisée en quatre grandes catégories: celle sur trois roues, les jus frais, les grands bouillons et la cuisine de Cachigaga.

Priorité aux cyclistes
Les Péruviens se réveillent à l'aube et à peine ont ils enfoncés leur chapeau, bonnet ou casquette sur la tête (il faut quelque chose, même si cela n'est que posé), à peine ont ils franchi leur porte de maison d'adobe ou de béton qu'ils se retrouvent nez à nez avec un vendeur ambulant. Le contenu du tricycle varie selon les régions mais surtout selon les heures. Ce sont les vendeurs de mote con huevo (maïs cuit aux oeufs) qui ouvrent la danse; à leurs côtés il y a les cafés, thés et jus, puis les tricycles de riz au poulet ou au boeuf, au pied de guerre, eux, toute la journée. Arrivent ensuite les mamitas qui poussent leur présentoir d'oeufs de caille, à affoner cul-sec, entre deux réunions, c'est bon semble-t'il pour... le moral. Oui parce qu'il faut préciser que les Péruviens ne manquent pas de vanter les mérites de chaque aliment, ici on prévient les maux en mangeant! Sur le coup de 11h, c'est le tour des gelées qui brillent comme des néons, des papas rellenas (PDT pannées et fourrées) ou portion de ceviche (c'est bon pour les pieds). En fin de journée une odeur de barbecue envahit inévitablement les trottoirs, c'est qu'on fait griller des brochettes... de coeur de boeuf, c'est bon pour les poumons.

Pintes de jus
Autre spécialité nationale, et pas des moindres, ce sont les jus frais disponibles à tout heure. De quoi? De papaye pour la bonne humeur, de banane et de granadía, pour l'orginalité; au capulí ou camu-camu, si on vise l'exotique. Ou bien encore à l'abricot, melon, mangue ou grenouille, ça ne s'invente pas et c'est la spécialité de Huaraz. A côté de ces boissons vitaminées, il y a les caloriques et populaires gaseosas (sodas), que l'on retrouve littéralement partout. Ici la boisson couleur pétrole a un copain jaune fluo, le Inka Cola, autant de sucre, tout aussi artificiel que son double américain mais le nom fait plus local, non?
Finalement, une autre boisson commune est le jus à base de fruits ou légumes cuits. Les plus courantes: le jus de pêche et la délicieuse chicha morada. Petite recette au passage: prenez 2-3 épis de maïs mauve, faites-les bouillir dans l'eau pendant une heure; sucrez le jus violacé qui en est sorti et tadam, voilà la chicha! Et rien ne se jette car l'épis cuit se mange aussi comme accompagnement...

A la soupe
Chez nous, la soupe, ou potage pour les plus délicats, c'est plutot une entrée d'hiver, histoire de préchauffer le repas. Eh bien ici pas du tout, le bouillon se prend dès le petit-déj', après le plat du midi et en guise de 3e repas. Alors on vous met de l'oeil, du foie ou du coeur d'agneau dans le vôtre? Préparez votre réponse avant d'aller commander votre caldo (bouillon) du matin. Nous nous sommes contentés d'un bête bouillon de poule et j'avoue que l'on a souvent laissé de côté la patte de poulet manucuré qui flottait au milieu de l'assiette. Toujours est-il qu'ici le bouillon, toujours rempli de pâtes trop cuites, de blé, de quinua ou de semoule, est une insitution et ça nourrit son homme.

Cachigaga como en casa
Le quatrième type de gastronomie à laquelle nous avons goutée est celle de Teresa et Luci, duo de choc de la cuisine de Cachigaga, notre hacienda adorée. Là-bas, un plat différent chaque jour, un petit déjeuner gargantuesque et du tout fait maison (macro-éco-bio, cela va sans dire). Prenons le petit-déj' pour commencer: le pain, la confiture et le fromage faits-main ne sont que l'accompagnement du bouillon d'herbes fraiches et d'un “petit” plat nourrissant comme de la truite grillée, de l'omelette aux légumes ou un maïs-fromage. Et avec ça? Un petit jus frais bien sûr.
A midi quarante-cinq précise, on goûte au plat du jour: du riz, obligatoirement, accompagné de mouton à la sauce aux poivrons, de pâtes au pesto surmonté d'un oeuf ou encore de poulet aux épices inconnues. Mention spéciale pour le cuy (n'aillez pas peur de le prononcer “couille”), un mignon petit cochon d'inde qui finit écartelé dans votre assiette dominicale, grillé ou à la vapeur, de plus en plus populaire. On veut bien transposer cette tradition chez nous si mes beaux-frères insistent...
Le soir c'est un mélange du matin et du midi, Cris se servant royalement d'un peu plus de confiture de goyave, de café et de pain home-made. Bon on l'avoue, on a pris au moins 3kg pendant notre wwoofing, mais c'est notre moteur comprenez-vous?

Comments